L'intégration phénotypique et la modularité sont des concepts qui représentent le modèle de connectivité des structures morphologiques au sein d'un organisme. L'intégration décrit la variation coordonnée des caractères, et l'analyse de ces relations entre les caractères révèle souvent la présence de modules, c'est-à-dire d'ensembles de caractères fortement intégrés mais relativement indépendants des autres caractères. L'intégration phénotypique et la modularité ont été étudiées à la fois au niveau évolutif et statique dans une variété de clades, bien que la plupart des études se soient concentrées jusqu'à présent sur les amniotes, et en particulier les mammifères.
En notre article publié cette semaine dans le Biological Journal of the Linnean SocietyNous utilisons une approche morphométrique géométrique à haute dimension pour étudier le modèle d'intégration crânienne et la modularité de la salamandre de feu italienne (Salamandra salamandra giglioli). Nous avons trouvé un modèle très modulaire, mais ce modèle ne soutient pas les hypothèses entièrement développementales ou fonctionnelles de l'organisation crânienne, reflétant peut-être des interactions complexes entre de multiples facteurs d'influence.
Nous avons constaté que la taille n'avait pas d'effet significatif sur la forme du crâne et que la variance morphologique des modules individuels n'avait pas de relation significative avec le degré d'intégration à l'intérieur du module. Le modèle d'intégration crânienne chez la salamandre de feu est similaire à celui retrouvé précédemment chez les caeciliens, avec des régions occipitales et des suspensoirs de mâchoire fortement intégrés, ce qui suggère une possible conservation des modèles chez les lissamphibiens.